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Dorothée.

Oui, sire.

Le Roi, montrant don Henri.

Et qui donc épousez-vous ? Est-ce lui, par hasard ?

Dorothée.

Ah ! sire. Je n’ai pas d’aussi ambitieuses pensées. Je désire seulement qu’il rende témoignage en ma faveur.

Le Roi.

C’est ce qu’il a déjà fait, madame.

Le grand Maître.

Et nous le félicitions.

Dorothée.

Voici mon époux.


Entrent DON JUAN, LE VINGT-QUATRE, LÉONEL, CHACON et MARCÈLE.
Le Vingt-quatre.

Approchons-nous tous deux, mon fils.

Don Juan, à Marcèle.

Venez, vous aussi, avec nous.

Le Vingt-quatre.

Après avoir baisé les pieds du roi, mon fils, dis que tu étais marié avec Marcèle, et donne-lui la main.

Don Juan, à part.

Pourvu qu’on ne connaisse point Marcèle, et que l’on ne croie pas que c’est une chose arrangée entre nous.

Henri.

Voilà le prétendu avec son père.

Le Vingt-quatre.

Puisque nous sommes devant sa majesté, à qui je présente mon humble hommage, je veux, généreux infant don Henri, honneur et gloire de l’Espagne, m’excuser de vous avoir donné trop légèrement ma parole. Mais lorsque votre altesse est venue en ma maison, j’ignorais l’état des choses.

Henri.

Que voulez-vous dire ?

Le Vingt-quatre.

Vous m’avez ordonné de marier mon fils avec Dorothée, que l’on appelle la Perle de Séville, en me disant que c’était pour vous un moyen de récompenser les services de son frère don Félix.

Henri.

Cela est vrai.

Le Vingt-quatre.

Vous lui donniez en dot vingt-quatre mille ducats…

Henri.

Cela est vrai, quoiqu’elle n’ait pas besoin d’autre dot que sa vertu.