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mentes mes ennuis. (Zulim sort.) A-t-on jamais vu de pareilles extravagances ?


Entre LE GRAND MAÎTRE.
Le grand Maître.

Mon frère don Henri n’est-il pas ici ?

Henri.

Me voici, mon frère.

Le grand Maître.

Renvoyez les domestiques. (Sur un geste de don Henri les domestiques sortent.) Je vous amène de quoi guérir votre mal… quelque chose de plus puissant qu’Hippocrate et Galien, quelque chose qui vaut mieux que toutes les herbes de Thessalie.

Henri.

Que dites-vous, grand maître ? Il n’est qu’un remède à mes maux : les beaux yeux que j’adore.

Le grand Maître.

Elle est là.

Henri.

Dorothée ?

Le grand Maître.

Elle-même.

Henri.

Eh bien ! Maure, tu vois la confiance que mérite ton art, puisque déjà, — malgré tes figures d’astrologie, — l’on m’amène le bien que j’attends.

Zulim.

Est-il vrai ?

Henri.

N’as-tu pas entendu ?

Zulim.

S’il en est ainsi, je jette au feu mes livres.

Henri.

Grand maître, faites-la entrer. — (À part.) Ô ciel ! pardonne !… Laisse-moi serrer dans mes bras cette femme divine, cette déesse de beauté ; et qu’ensuite mon sort s’accomplisse !


Entre MARCÈLE.
Le Grand maître et Zulim se retirent.
Marcèle.

Seigneur, le roi m’a dit que le jour où votre altesse est entrée à Séville, elle avait daigné jeter un regard sur moi.

Henri.

Qu’est-ce donc ? Qui êtes-vous ? — Holà ! Grand maître, qui est cette femme ?

Marcèle.

Seigneur, je me nomme Marcèle.