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demeure spectateur de nos amusements. — Bientôt reviendront tes fils.

Jacob.

Avant leur retour, Dina, je serai mort.

Il s’assied. Dina et Lida dansent avec deux Bergers, et les Musiciens chantent.
Musiciens, chantant.

Elle est belle, la bergère,
Elle a un doux regard ;
Elle est l’honneur de ces bois
Et l’orgueil de la vallée.

Elle a de beaux cheveux,
Ses dents sont des perles,
Et quand elle passe,
Elle réjouit tous les cœurs.

Il la vit et l’aima ;
Il fut aimé d’elle,
Et pour l’obtenir
Il servit quatorze ans.

À la fin sa belle
Lui fut accordée,
Et les bergers contents
Célébrèrent leurs noces.

Pour un tel amour,
Ô Rachel chérie !
Les années sont peu,
Et courte est la vie[1].


On entend au loin un bruit de chevaux, des clochettes et des voix.
Jacob.

Doucement ! quel est ce bruit ?

Lida.

Ce sont des éléphants, des chameaux et des chars qui s’avancent à travers l’allée de saules.

Jacob.

Alors, ce ne doivent pas être mes fils ; ils n’ont point cet appareil pour porter leur modeste bagage.


Entrent BATO et RUBEN, en courant.
Bato.

C’est moi qui arriverai le premier.

Ruben.

Arrête, bête que tu es !

Bato.

Jamais bête ne s’arrête.

Ruben.

Père et seigneur, permets que je baise tes pieds.

Bato.

Joseph est vivant. (À Ruben.) Maintenant, dites le reste.

  1. Cette petite chanson est dans l’espagnol d’une grâce ravissante.