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Mengo.

Je m’en fiche !

Estévan.

À merveille ! — Bran pour le procès !


Entre UN RÉGIDOR.
Le Régidor.

Que faites-vous donc là ?

Estévan.

Qu’est-il donc arrivé, Quadrado ?

Le Régidor.

Ni plus ni moins que le juge d’information.

Estévan.

Dispersons-nous sur-le-champ.

Le Régidor.

Il vient accompagné d’un capitaine.

Estévan.

Qu’il soit accompagné, s’il veut, du diable. Vous savez maintenant comment il faut répondre.

Le Régidor.

Ils font des arrestations ; ils saisissent tout ce qu’ils rencontrent.

Estévan.

Il n’y a rien à craindre. — Mengo, qui a tué le commandeur ?

Mengo.

Qui ? Fontovéjune.

Ils sortent.



Scène VI.

Le palais du Grand-Maître, à Calatrava.


Entrent LE GRAND MAÎTRE et UN SOLDAT.
Le grand Maître.

Quel affreux événement !… quel triste sort !… Je serais capable de te faire payer de la vie une si déplorable nouvelle.

Le Soldat.

Je ne suis, seigneur, qu’un messager[1], et je n’ai pas voulu vous faire de la peine.

Le grand Maître.

Qu’une populace furieuse se soit portée à un tel excès d’audace ! J’irai avec cinq cents hommes à Fontovéjune, et je détruirai cette ville, de telle sorte que son nom même ne restera pas dans la mémoire des hommes.

  1. Une vieille romance espagnole dit :

    Mensajero soys, amigo,
    Y no mereceis culpa, no.

    « Vous n’êtes que le messager, mon ami, et ce n’est pas vous qu’il faut punir »