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Estévan.

Écoutez, Fontovéjune, les paroles d’un vieillard : cela n’a jamais nui. — Nos rois voudront sans doute prendre connaissance de cet événement, surtout au moment de traverser ces contrées. Il importe de nous accorder sur ce que nous avons à dire au juge.

Frondoso.

Vous-même, quel est votre avis ?

Estévan.

De mourir s’il le faut, en disant un seul mot : Fontovéjune, et que personne ne sorte de là.

Frondoso.

C’est la vérité ; c’est Fontovéjune qui a tout fait.

Estévan.

Voulez-vous répondre ainsi ?

Tous.

Oui ! oui !

Estévan.

Eh bien, je vais pour le moment prendre le rôle du juge, pour nous essayer à ce que nous avons à faire. — Viens, Mengo, approche, et supposons que tu sois à la question.

Mengo.

Merci ! vous auriez bien pu en choisir un autre. — Mais c’est égal.

Estévan.

C’est un badinage.

Mengo.

N’importe. Interrogez-moi.

Estévan.

Qui a tué le commandeur ?

Mengo.

C’est Fontovéjune.

Estévan.

Chien que tu es ! je vais te martyriser.

Mengo.

Vous aurez beau me tuer, seigneur juge…

Estévan.

Avoue, coquin !

Mengo.

J’avoue.

Estévan.

Eh bien, qui est le coupable ?

Mengo.

C’est Fontovéjune.

Estévan.

Un tour d’estrapade à ce drôle !