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Laurencia.

Et Mengo, est-ce qu’il ne chantera pas ?

Frondoso.

À toi, Mengo.

Mengo.

Moi, je suis un poëte indiscipliné.

Pascale.

Tu as cependant reçu la discipline[1].

Mengo.

Un dimanche matin
Que je n’y pensais guère,
Ce vilain mâtin
Me fit donner les étrivières ;
Mais je ne crains plus sa colère.
Vivent les rois chrétiens,
Et meurent tous les chiens !

Tous.

Que nos rois vivent mille ans !
Et meurent les tyrans !

Estévan.

Qu’on emporte cette tête.

Mengo.

Il a une vraie figure de pendu.

Juan Roxo montre un écusson aux armes de Castille et d’Aragon.
Juan.

Mes amis, regardez !

Alonzo.

Ce sont les armes de nos rois.

Estévan.

Porte-les ici.

Juan.

Où devons-nous les placer ?

Alonzo.

Sur la porte de la municipalité[2].

Estévan.

Voilà un bel écusson !

Barrildo.

Quelle joie !

Frondoso.

Voilà un soleil qui nous promet un beau jour.

Estévan.

Vive Castille et Léon, et les Barres d’Aragon ! et meure la tyrannie !

Tous.

Vivent Ferdinand et Isabelle !

  1. Il y a dans l’espagnol un jeu de mots analogue.
  2. En el ayuntamiento.