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Gonzalve.

Je suis, je l’avoue, émerveillé de cet événement. À la bonne heure ! voilà une conquête !… et elle n’a coûté que huit mois !

Don Alvaro.

Honneur à Gênes ! elle peut être fière d’avoir produit tant de grands hommes, et particulièrement Colomb, le plus grand de tous. Déjà de l’Espagne, comme du haut d’une montagne élevée, on voit les Indes-Occidentales. Déjà nous pouvons juger de ses habitants et de ses richesses.

Gonzalve.

Croyez-vous qu’il y ait assez d’or pour couvrir les avances ?

Don Alvaro.

Certainement. On a prêté à Colomb seize mille ducats, et les lingots en valent le double.

Gonzalve.

Et puis, il y a les présents.

Don Alvaro.

Oui, des pierres du plus grand prix, des oiseaux du plus beau plumage, et surtout les nouveaux vassaux.

Gonzalve.

Voilà qu’on sort pour le baptême.

Don Alvaro.

Le roi et la reine serviront de parrains.


Entrent des Musiciens, les Indiens, COLOMB, FERDINAND, ISABELLE, et le Cortége. On porte devant Colomb une bannière avec ses armes entourées d’une devise.
Ferdinand.

Que dites-vous, madame, de cette bannière et du blason ?

Isabelle.

Tout cela est bien dû à Colomb, l’inventeur d’un nouveau monde.

Ferdinand.

Je ferai écrire au saint-père cet événement. J’en ferai part également à Gênes, noble mère d’un si glorieux fils.

Isabelle.

Que dit cette devise ?

Colomb.
Pour la Castille et le Léon
Un nouveau monde a trouvé Colomb.
Ferdinand.

Elle dit bien sa gloire et la nôtre. — Allons donner le baptême à ces représentants de l’Inde, et offrir à Dieu nos prières et nos cœurs. — C’est un beau jour pour Colomb que celui où il a étendu la domination du Christ et la puissance de l’Espagne.

Colomb, au Public.

Ainsi finit, noble assemblée, l’histoire du nouveau monde.


FIN DE LA DÉCOUVERTE DU NOUVEAU MONDE.