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Frère Buyl.

Ne recommence pas une autre fois.

Auté.

Oh ! non, tu verras !

Frère Buyl.

Son effroi m’amuse.

Auté.

Le traître !

Frère Buyl.

Songe que Dieu te punirait.

Auté.

Il se taisait pendant que je mangeais, et à peine ai-je donné les autres qu’il parle.

Frère Buyl.

Pour aujourd’hui, je suis en grande occupation, et d’ailleurs il se fait tard. Viens demain à Barrucoa, et tu me ramèneras.

Auté.

À quelle heure, Espagnol ?

Frère Buyl.

Le matin, au lever du soleil, trouve-toi ici avec le canot.

Auté.

Tu seras obéi.

Ils sortent.



Scène III.

À Guanahami.


Entrent DULCAN et TERRAZAS.
Dulcan.

Tu dis, Rodrigue, qu’elle est partie ?

Terrazas.

Oui, Dulcan, je l’ai vue.

Dulcan.

Pourquoi ne m’as-tu pas averti ?

Terrazas.

Je me suis hâté d’accourir.

Dulcan.

Ainsi le féroce Tapirazu m’a enlevé Tacuana !

Terrazas.

Tu te plains et tu cries comme un lion en fureur.

Dulcan.

Ah ! Espagnol, si tu savais tout ce que j’ai fait pour l’avoir. Ceci me prouve la colère du ciel. Ongol est irrité contre moi de ce que je l’ai abandonné pour celui que vous appelez le Christ.

Terrazas.

Au contraire, Dieu te punit de ce que tu rends encore des hon-