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Palca.

C’est moi-même.

Dulcan.

Toi ?

Palca.

Oui.

Dulcan.

Ta vue seule me console. N’étais-tu pas captive ?

Palca.

Taisez-vous ; car le ciel vous visite, et chassez loin de vous ces soupçons qui vous privent du bonheur de voir nos hôtes. Ils ne viennent pas pour la guerre, mais pour la paix.

Dulcan.

Je demande pardon au ciel de les avoir mal jugés. Ils t’ont parlé ?

Palca.

Certainement.

Dulcan.

Qu’as-tu compris ?

Palca.

Qu’ils désiraient manger, et qu’en retour de ce que vous leur donneriez, ils vous apporteraient des objets comme ceux que voici.

Dulcan.

Oh ! comme cela est beau !… et comme cela sonne bien !

Palca.

Voyez encore les belles choses.

Tacuana.

Est-ce qu’ils en apportent beaucoup de semblables ?

Palca.

Beaucoup, belle Tacuana. (Montrant le miroir.) Et en voici un qu’ils m’ont donné qui est uni et brillant comme la surface de l’eau, et dans lequel il y a un visage.

Dulcan.

Quel heureux destin les a conduits vers ces lieux où jamais étranger n’est venu ?

Palca.

Regarde, Tacuana.

Tacuana.

Ô ciel !

Auté.

Montre-moi. (Il se regarde.) — Ah ! qu’ai-je vu ? — Reprends cela.

Tapirazu.

Fais-moi voir. (Il se regarde.) En vérité, il me semble que c’est moi. — Regardez-vous tous. Que craignez-vous ?