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Dulcan.

Ils se mettront où nous sommes, et les tireront jusqu’ici.

Tapirazu.

Eh bien ! qu’attends-tu ? Donne l’ordre que ce bois soit arraché.

Dulcan.

Il dit bien. Mettons-nous tous après.

Tacuana.

Sur ma vie ! il me vient à l’idée que nous nous abusons, et que nous faisons mal en tirant d’ici ce bois.

Dulcan.

Et comment ?

Tacuana.

Ce doit être quelque chose de sacré.

Tapirazu.

Tu plaisantes, belle Tacuana.

Tacuana.

Ne le vois-tu pas resplendir ?

Tapirazu.

C’est sans doute quelque tour qu’ils ont élevée là pour voir au loin le pays[1].

Dulcan.

Il dit bien. Et ils voudront regarder de là leurs maisons, la mer et la plage.

Auté.

Moi, je pense que c’est une machine au moyen de laquelle ils veulent connaître le cours du soleil en jugeant des heures d’après son ombre.


Entre MARÉAMA.
Maréama.

Que faites-vous ici, caciques ? — Ils vont revenir, ceux qui ont des cheveux sur le visage.

Tacuana.

Est-ce que tu les as vus, Maréama ?

Maréama.

Oui, je les ai vus ; car ils sont sortis de leurs logis flottants et reviennent à terre.

Dulcan.

Soleil, juge des hommes, double la force de mon bras, et si ces gens-là ne sont pas des dieux, donne-moi sur eux la victoire.

  1. Sin duda que es atalaya
    Para subirse sobre ella.

    L’atalaya était une tour d’invention arabe, et nous en avons dit l’usage et le but en traduisant ces deux vers.