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Le Roi.

Comment le même pays a-t-il pu produire deux hommes aussi différents, l’un si sage et si adroit, l’autre si naïf ! (À Pélage, en lui donnant une bourse.) Tiens.

Pélage.

Elle n’est pas bien grosse.

Le Roi.

Prends, prends toujours ; ce sont de bons doublons. (À Sanche.) Vous, mon ami, prenez cette lettre… et que le ciel vous accompagne.

Sanche.

Puisse-t-il, sire, vous conserver à jamais !

Le Roi sort avec le Comte, don Enrique et le Cortége.
Pélage.

Eh ! eh ! regarde….

Sanche.

De l’argent ?

Pélage.

Et joliment !

Sanche.

Ah ! Elvire, tout mon bonheur est renfermé dans ce papier. Ce papier, si précieux pour moi, rendra ta beauté à mon amour !

Ils sortent.



Scène V.

Une chambre dans le palais de don Tello.


Entrent DON TELLO et CELIO.
Celio.

D’après vos ordres, je suis allé m’informer de ce rustre. D’abord Nuño ne voulait pas parler, mais sur mes menaces il a fini par m’avouer que depuis quelques jours il avait quitté le pays.

Tello.

Cela est étrange.

Celio.

Il paraît qu’il est allé à Léon.

Tello.

À Léon ?

Celio.

Oui, accompagné de Pélage.

Tello.

Et pourquoi faire ?

Celio.

Pour parler au roi.

Tello.

Dans quel but ? Il n’est point le mari d’Elvire, et n’est pas of-