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Nuño.

Il sera fait comme vous ordonnez.

Don Tello, Feliciana et leurs Domestiques sortent.
Elvire.

Quelle injustice ! et de quoi se fâche don Tello ?… Je le lui aurais dit si cela n’eût pas été inconvenant de ma part.

Nuño.

J’ignore sa volonté, son intention ; mais il est seigneur, et tout ce que je puis faire, c’est de m’affliger qu’il soit venu dans ma maison.

Il sort.
Sanche.

J’en suis encore plus fâché, quoique je n’aie rien fait paraître.

Pélage.

Ah ça, est-ce qu’il n’y a pas de noce cette nuit ?

Juana.

Hélas ! non.

Pélage.

Et pourquoi ?

Juana.

Don Tello ne le veut pas.

Pélage.

Don Tello peut donc l’empêcher ?

Juana.

Il paraît qu’il en a le pouvoir.

Pélage.

En ce cas, il a bien fait d’y mettre opposition avant l’arrivée du curé.

Il sort avec Juana et Léonor.
Sanche.

Écoute, Elvire.

Elvire.

Hélas ! mon ami, je sens que je ne suis pas née pour être heureuse.

Sanche.

Quel est donc le projet de don Tello, qu’il ait désiré différer jusqu’à demain ?

Elvire.

Je ne sais ce qu’il peut vouloir ; mais il n’en faut pas douter, il veut quelque chose.

Sanche.

Combien il est cruel de m’enlever cette nuit !… J’ai peine, ma chère âme, à contenir mon dépit, ma rage.

Elvire.

Sanche, je te regarde comme étant déjà mon mari. Viens cette nuit à ma porte.