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Tello.

Il y a de ces villageoises qui sans fard et sans atours charment les yeux et entraînent l’âme ; mais elles font les difficiles, et j’abhorre leurs minauderies.

Feliciana.

Si elles se défendent, vous devriez les en estimer davantage.

Ils sortent.



Scène III.

Une chambre dans la maison de Nuño.


Entrent NUÑO et SANCHE.
Nuño.

C’est là la réponse de don Tello ?

Sanche.

Comme je vous le dis.

Nuño.

Sa conduite, certes, est digne de sa naissance et de sa noblesse.

Sanche.

Il a ordonné qu’on me donnât le bétail aujourd’hui même.

Nuño.

Que le ciel conserve ses jours !

Sanche.

Mais quelle que soit l’importance d’un semblable présent, j’estime encore plus l’honneur qu’il me fait en voulant bien me servir de parrain.

Nuño.

Et sa sœur viendra-t-elle aussi ?

Sanche.

Également.

Nuño.

C’est le ciel qui leur inspire tant de bonté.

Sanche.

Ce sont d’excellents seigneurs.

Nuño.

Oh ! je voudrais que cette maison, qui attend les hôtes les plus puissants du royaume, pût se changer en un grand palais.

Sanche.

Ne vous inquiétez pas. La bonne volonté suppléera à l’étroitesse de la maison. — Je les aperçois qui viennent.

Nuño.

Ne t’ai-je pas donné un bon conseil ?

Sanche.

Ma foi, oui. J’ai vu en don Tello le seigneur le plus parfait, comme ses largesses le prouvent bien. Il ressemble à la Divinité, et,