Oui, c’est un service à rendre à la comtesse, même malgré elle.
Mais comment faire ?
Rien de plus facile. Nous avons à Naples des hommes qui ne vivent que de ce métier, et qui sont toujours prêts à donner du sang pour de l’or. Il n’y a qu’à s’adresser à un bravo, et qu’il le dépêche au plus vite.
Je tiens à ce qu’il n’y ait pas de retard.
Dès ce soir tant d’insolence recevra son châtiment.
Ne sont-ce pas des bravi que je vois ?
Ils en ont tout l’air.
Le ciel offensé comme nous favorise notre dessein.
Il faut, mon cher, que vous nous régaliez en l’honneur de ce bel habit qu’on vous a donné.
Notre bon Tristan sait bien que cela est trop juste.
Je le ferai, messeigneurs, avec le plus grand plaisir.
Quel habit magnifique !
Bon ! tout cela n’est rien, et avant peu vous verrez bien autre chose. Si la fortune ne change, je serai bientôt secrétaire du secrétaire.
Savez-vous, Tristan, que la comtesse fait beaucoup pour votre maître ?
Il est son grand confident, sa main droite, le dispensateur ordinaire de ses grâces.
Laissons là toutes ces fariboles, et buvons.
Il me semble que dans cet endroit-ci il doit y avoir du lacryma christi excellent, et de la délicieuse malvoisie.