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LE CHIEN DU JARDINIER.


Entrent LE MARQUIS et FABIO.
Ricardo.

Il m’est impossible, Fabio, d’attendre davantage, et je viens lui exprimer ma reconnaissance.

Fabio, à Marcelle.

Veuillez, s’il vous plaît, avertir la comtesse que le marquis est ici.

Marcelle, à part.

Cruelle jalousie, où veux-tu donc entraîner à présent mes folles pensées ?

Fabio.

Eh bien, vous n’y allez pas ?

Marcelle.

Si fait.

Fabio.

Vous lui annoncerez notre maître et son époux.

Marcelle sort.
Ricardo.

Vous reviendrez me voir demain, Fabio. Je vous donne mille écus et un cheval de la meilleure race.

Fabio.

Je ne puis que vous remercier de tant de bontés.

Ricardo.

Ce n’est que le commencement. Vous êtes le vassal et le serviteur que la comtesse estime le plus : j’entends que vous soyez mon ami.

Fabio.

Je me mets à vos pieds.

Ricardo.

Je ne pourrai jamais reconnaître tout ce que je vous dois.


Entre LA COMTESSE.
La Comtesse.

Vous ici, marquis !

Ricardo.

Ne devais-je pas venir vous remercier du message que Fabio m’a apporté de votre part ? Quoi ! après tant de refus, vous daignez enfin me choisir pour votre époux, ou plutôt pour votre esclave ? Permettez-moi de vous rendre grâce à genoux d’un bien si grand que je crains d’en perdre la raison. — Ah ! si mon bonheur passe mon mérite, il passe également mes espérances.

La Comtesse.

Je cherche à vous répondre, et je ne puis. — Qui, moi, marquis, vraiment, je vous ai envoyé appeler ?

Ricardo.

Qu’est ceci, Fabio ?