à les fuir ; obstinés, ils sont partis avec moi, ils m’ont accompagné tout le chemin, et ils ne renonceront pas à me poursuivre. Détesté par Celia, je demande la mort à chaque instant, je l’implore comme un bienfait ; mais la mort elle-même, afin de me punir davantage, se refuse à écouter mes vœux. Eh bien ! je retournerai dans ma patrie, à la cour ; je me présenterai devant celle qui a causé mes maux ; et je la prierai, pour dernière grâce, de me livrer à mon père, si elle veut satisfaire sa vengeance. Ah ! si du moins Valerio venait me rejoindre ! il me donnerait de ses nouvelles, il m’apprendrait ce qu’elle dit, ce qu’elle pense. Oui, Valerio, si je te voyais, ami sûr et fidèle, je me consolerais avec toi, en te communiquant mes pensées comme jadis, à toi qui m’as toujours encouragé dans mes peines et soutenu dans mes chagrins !
Mon maître, mon seigneur !
Ô Dieu ! j’entends sa voix qui m’appelle derrière le rideau de ces arbres.
Ah ! prince !
Sois le bienvenu, Valerio.
J’ai tardé longtemps ?
Beaucoup trop pour mon impatience.
Le pis est que j’apporte de mauvaises nouvelles.
De mauvaises nouvelles ?
Oui, prince.
Lesquelles donc ?
J’ai trouvé la cour du palais pleine de messagers et de chevaux de poste dont l’arrivée vous intéresse.
Comment cela ?
Ils viennent de France.
Pour mon mariage, sans doute ?
Justement.