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Valerio.

Comment ! vous la laissez s’en aller ?

L’Infant.

Que veux-tu ?

Valerio.

Quelle faiblesse !

L’Infant.

La duchesse est belle, et par cela seul elle a droit à mon respect.

Valerio.

Que ne l’avez-vous au moins retenue ?

L’Infant.

La violence eût été hors de saison.

Valerio.

Vous ne valez rien pour l’amour.

L’Infant.

Il est vrai que je redoute Celia.

Valerio.

Bah ! monseigneur, elle est femme, et toutes les femmes, quelque légères qu’elles soient, aiment la persévérance. — Mais venez, monseigneur, je vous communiquerai un projet.

L’Infant.

Partons, Valerio.

L’Infant et Valerio sortent.



Scène III.

Une salle du palais


Entrent LE ROI et RUFINO.
Le Roi.

À présent, mon ami, je voudrais presque n’être pas allé chez elle. Quelle beauté divine ! Sa présence est pour moi le paradis, et j’éprouve loin d’elle un tourment égal à celui qu’on souffre en enfer. Hélas ! comme l’heure que j’ai consacrée à cette charmante visite s’est promptement écoulée !

Rufino.

Cependant, sire, vous avez eu assez le temps de la regarder et de lui expliquer vos intentions.

Le Roi.

Oui, si le duc son père n’eût pas été là. Sa présence, les égards que je dois à sa qualité, et le souvenir de ses anciens services, m’ont retenu… J’ai eu pourtant le loisir de glisser quelques mots de compliment à la duchesse, et mes yeux ont dû lui apprendre les désirs de mon cœur. Un regard supplée souvent à ce qu’on ne peut dire ; mais, hélas ! mon ami, les yeux d’un vieillard parlent mal le langage de l’amour. (Entre un page.) Eh bien ?