à choisir le coin de terre où devait s’écouler sa vieillesse. Il acheta la terre de Ferney qui n’était qu’un petit hameau d’une cinquantaine d’habitants et il transforma la contrée. « Il faut des amusements à la vieillesse et à la philosophie, disait-il. Je me ruine, je le sais bien, mais je m’amuse. »
Sans se ruiner et malgré ses 64 ans, il construisit
Voltaireun château de belle apparence,
avec colonnades, pilastres et
péristyles, un théâtre et une
église. En outre il arrondit
peu à peu son domaine,
améliora les terres, attira les colons, favorisa
les industries,
horlogeries,
taillerie de diamants, faïences,
poteries et y répandit l’aisance.
À ses derniers jours,
Voltaire se rendait modestement
celle justice d’être parvenu
à faire une assez jolie petite ville,
d’un hameau misérable et ignoré.
L’apparence extérieure du château est restée intacte ; au-dessus de l’ancienne chapelle, construite aux frais de Voltaire, on lit sur le fronton la laineuse inscription : « Deo erexit Voltaire MDCCLXI. » Ce n’est pas un blasphème, mais un de ces paradoxes auxquels Voltaire tenait tant. « L’église (que j’ai fait bâtir est la seule de l’univers en l’honneur de Dieu. L’Angleterre a des églises bâties à Saint-Paul, la France à Saillie-Geneviève, mais pas une à Dieu. »