font tous, un dur et pénible travail et ne les nourrir qu’au quart, les martyriser pour des riens, les mettre au-dessous des plus vils animaux, c’est les pousser au désespoir, c’est entretenir dans leurs cœurs des sentiments de vengeance qui, tôt ou tard, je le crains bien, se produiront au dehors par d’horribles catastrophes.
Pour nous, qui ne pensons pas tout à fait comme les autres propriétaires et qui voyons dans nos esclaves des individus de notre espèce, nous tenons moins à quelque chose de plus dans le produit de notre habitation qu’à remplir un devoir qui nous semble imposé par la religion et la conscience ; nous n’exigeons d’eux qu’un travail modéré ; nous les nourrissons selon leur appétit ; nous savons leur pardonner de légères fautes qui ne sont que les conséquences de l’imperfection de la nature humaine. Quand ils s’écartent trop de leurs devoirs, ce qui ne leur arrive pas souvent, nous les reprenons avec douceur, nous leur faisons sentir tout leur tort ; au moindre signe d’un vrai repentir, nous diminuons la peine ; quand ils sont malades, nous les soignons comme nos enfants. Ils ont dans l’année quelques jours de fêtes et de plaisirs, nous y contribuons par un extraordinaire dans la quantité et la qualité des rations, aussi bien que par quel-