n’offre plus que ruines et désolation. Le plus terrible ouragan qui, de mémoire d’homme, ait ravagé les Antilles, vient de porter la destruction et la mort dans une partie des quartiers de la Guadeloupe. Ceux qu’il a un peu épargnés ont encore à gémir sur des pertes immenses et bien difficiles à réparer. La providence a voulu que notre quartier fût un des moins ravagés. Mais je ne te parlerai pas encore de nos maux ; ils doivent moins nous occuper que ceux de nos malheureux compatriotes de la Basse-Terre et des quartiers voisins de cette ville. C’est sur eux que doivent se porter tes regrets et ta douleur, puisque c’est sur eux que sont tombés les plus grands coups.
» Le 26 juillet dernier, à neuf heures du matin, le vent commença à souffler de l’est avec une violence qui présagea bientôt un prochain ouragan et de grands malheurs. À une heure, le vent passa au sud-sud-ouest, et sa furie, portée au dernier degré, commença alors les ravages inouïs dont je vais te donner quelques détails. J’ai été moi-même le triste témoin des faits que je te raconte plus bas. Les rapports particuliers de chaque habitation des quartiers ravagés ne sont pas encore connus avec tous leurs détails ; mais la masse des faits est par-