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ÉVANGÉLINE
Il veut lever la tête et lui tendre la main,
Aussitôt il retombe, et tout effort est vain !
Seulement un sourire éclaire sa figure
Quand de la vierge il sent la lèvre chaude et pure
Se poser sur sa lèvre et sur son front brûlant.
Son regard se ranime et devient plus brillant ;
Mais ce n’est qu’un éclair ! On le voit se déteindre :
C’est la lampe qui brille au moment de s’éteindre,
Le flambeau consumé que réveille un vent frais :
Il pâlit, il se voile, il se ferme à jamais !
Et tout était fini ; la crainte et l’espérance,
Les fidèles amours et la longue souffrance !
Évangéline en pleurs resta pieusement
Près des restes sacrés de son fidèle amant.
Une dernière fois, dans l’angoisse abîmée,
Elle prit dans ses mains la tête inanimée,