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ÉVANGÉLINE

Elle fit un bouquet, ensuite elle monta.
La brise, au même instant, sur son aile apporta
Les sons mélodieux d’une cloche lointaine.
Des accents cadencés flottèrent dans la plaine
Et parurent se perdre au fond des vastes bois :
C’était le chant pieux des graves suédois.
Aussi doux que le bruit d’une aile qui se ferme
Le calme descendit sur son âme plus ferme ;
Elle sentit alors que sa peine achevait.
Elle entra tout émue. À chaque humble chevet
Que l’ange de la mort recouvrait de son aile,
Se tenait, en silence, un serviteur fidèle.
Il prodiguait des soins au pâle moribond ;
Mettait un linge froid sur sa tête et son front,
Et portait de l’eau froide à ses lèvres arides.
Il fermait doucement les paupières livides
De l’être infortuné qui venait de mourir ;
Lui croisait les deux mains, et pour le recouvrir