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Le nombre des ouvrages de Longfellow est considérable ; mais, parmi ses œuvres, Évangéline, qui parut en 1847, est une des plus remarquables ; c’est encore aujourd’hui la plus populaire aux États-Unis.

Pour nous, Français, le récit d’Évangéline présente un attrait tout particulier : c’est la peinture émouvante des malheurs qu’éprouvèrent nos compatriotes exilés de l’Acadie par les conquérants anglais.

L’Acadie, presqu’île de l’Amérique du Nord, dont les côtes sont très découpées et forment de nombreuses baies, fut découverte par Sébastien Cabot, célèbre navigateur vénitien. Elle fut visitée, en 1524, par le florentin Verrazani, au service de la France, qui l’appela Acadie, et en prit possession au nom de François Ier. Au commencement du xviie siècle, des colons bretons et normands vinrent s’y établir.

Dans ce pays immense, chacun était propriétaire, ou pouvait le devenir. Le farmer — c’était le nom des colons, maître de son domaine, indépendant par sa situation, pouvait vivre à sa guise, chasser, pêcher et cultiver à sa façon. Tout, du reste, contribuait à assurer aux fermiers acadiens la liberté et le bien-être : leurs champs leur donnaient du blé, de