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évangéline

qu’il t’aime, celui-là. Allons, mets ta main dans la sienne, et sois heureuse. »

Alors Évangéline répondait avec une mélancolique sérénité :

« Impossible ; ma main sera à celui-là seul à qui j’ai donné mon cœur. »

Alors, le Père Félicien, son ami et son conseiller, lui disait en souriant :

« Ma fille, c’est le Seigneur qui parle par ta bouche, prends patience ; poursuis ton œuvre, remplis ta mission de tendresse. Celui qui souffre sans se plaindre est fort, et Dieu aime les cœurs fermes et résignés. Reste fidèle à ta tâche d’affection. »

Encouragée par ces paroles, Évangéline prenait patience et espérait, poursuivant chaque jour sa course errante, sans savoir si jamais elle atteindrait le bonheur qu’elle rêvait, et qui semblait fuir devant elle…