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Elle parcourait les cimetières… (page 63).
trouver une âme affectueuse et une maison ouverte ; ils ne demandaient plus à la terre qu’un tombeau. L’histoire de leur douloureux pèlerinage est écrite sur les pierres funéraires des cimetières.

Parmi eux, on remarqua longtemps une jeune fille paraissant n’avoir d’autre soin que d’attendre, en allant et venant sans cesse. Son maintien humble et modeste, son âme bonne et résignée, sa jeunesse et sa beauté attiraient vers elle tous les cœurs. On sentait que, dans sa vie, il y avait quelque chose de manqué, d’incomplet, d’inachevé, comme si une belle journée d’été s’arrêtait brusquement dans son cours. En présence du malheur qui l’avait frappée, blessée dans ses affec-

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