Page:Longfellow - Évangéline (trad. Poullin), 1911.djvu/45

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
43
évangéline

ples, jeunes et vieux confondus ensemble, les enfants comme les autres, tourbillonnaient dans des rondes sans fin, sous les arbres du verger, ou sur le sentier de la prairie.

Entre les jeunes filles, la plus belle était l’aimable Évangéline ; le plus beau et le plus vaillant parmi les garçons, était Gabriel, le fils du forgeron.

Ainsi s’écoula la matinée.

Tout à coup, la cloche lança un appel retentissant, et dans les prairies on entendit résonner le tambour. Aussitôt, les hommes se dirigèrent vers l’église, pendant que les femmes attendaient dans le cimetière, suspendant aux pierres funèbres des guirlandes de feuilles d’automne et des branches fraîchement cueillies dans la forêt.

Bientôt arrivèrent les soldats anglais, qui passèrent fièrement au milieu de la foule et franchirent le seuil sacré. Les battements de leurs tambours et le bruit de leurs pas cadencés retentirent sous les voûtes de l’église, mais cela ne dura qu’un instant ; les lourdes portes se fermèrent, et un silence profond régna dans le lieu saint.

Alors le commandant anglais se leva, et, du haut des marches de l’autel, tenant à la main sa commission revêtue du sceau royal, il s’exprima ainsi :