Page:Longfellow - Évangéline (trad. Poullin), 1911.djvu/32

Cette page a été validée par deux contributeurs.

CHAPITRE III

fiançailles



R ené Leblanc était de haute taille, légèrement courbé par l’âge ; ses cheveux blancs, son front découvert, ses besicles de corne à cheval sur son nez, lui donnaient l’aspect d’un sage des temps anciens. Il était père d’une nombreuse famille, et son plus grand bonheur était d’être entouré de ses petits-enfants, qui se plaisaient à chevaucher sur ses genoux en écoutant le tic-tac de sa grosse montre.

Pendant les dernières guerres, il avait été emprisonné, quatre dures années, dans un vieux fort français, comme soupçonné d’être partisan de l’Angleterre. Cette captivité l’avait rendu d’une excessive prudence ; mais il avait toujours conservé la simplicité d’âme d’un enfant ; il était d’une patience à toute épreuve, et son esprit était aussi droit que sincère.

Tout le monde l’aimait, principalement les petits

31