Page:Longfellow - Évangéline (trad. Poullin), 1911.djvu/100

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
95
évangéline

et, en l’écoutant, leurs cœurs sont ou remplis de joie ou brisés par la douleur. »

Évangéline, saisie subitement d’une secrète émotion, répondit : « Vite, en route pour la mission, de bonnes nouvelles nous y attendent. »

Aussitôt, les voyageurs dirigèrent leurs chevaux du côté du village. Ils arrivèrent derrière la montagne, au soleil couchant ; alors ils entendirent un grand murmure de voix, puis ils aperçurent dans une vaste et verte prairie, sur les bords d’une rivière, les tentes de la mission et celle des chrétiens. Au milieu du village, sous un chêne majestueux, aux branches duquel un crucifix était suspendu, ils virent un prêtre agenouillé au milieu d’un groupe d’hommes, de femmes et d’enfants. C’était le temple champêtre où s’accomplissait, en ce moment, la cérémonie religieuse du soir. Les voyageurs, la tête découverte, s’approchèrent silencieusement, puis ils s’agenouillèrent, se mêlant aux fidèles.

Lorsque l’office fut terminé, le prêtre s’approcha lentement des étrangers qu’il accueillit par des paroles affectueuses. Il sourit d’un air bienveillant à leurs réponses, heureux d’entendre, au milieu de ces forêts lointaines, les sons si chers de sa langue maternelle ; puis il les conduisit vers sa demeure. Après