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TERRE D’ÉBÈNE

ment rien. Quand il y a du monde, c’est des lions, des hyènes, des panthères, des chimpanzés, des phacochères, des antilopes-cheval et quelques autres petites choses de ce genre. Robert Poulaine, qui fait le même métier que moi, y rencontre même des hippopotames. Il n’a pas défoncé l’hippopotame, mais le capot de sa voiture. Cela lui apprendra à voyager la nuit comme si le Temps, son journal, paraissait le matin !

Le commandant est le dieu de la brousse. Sans lui, vous coucheriez dehors. Les hyènes viendraient lécher les semelles de vos souliers, et, la langue des hyènes étant râpeuse, vous n’auriez bientôt plus de chaussures !

Donc on arrive et l’on dit : « Bonsoir, monsieur l’administrateur ! » Là-dessus on boit ses apéritifs, on râcle ses boîtes de conserves, on couche dans son lit. On en fait bien d’autres ! et, le lendemain, on repart sans même lui demander son nom ! C’est le poste de brousse.

Cent nègres sont toujours accroupis autour de ces résidences. Les premières fois je les regardais sans être autrement intrigué. À la fin, je dis à l’un de ces commandants :

— Que vous veulent-ils, ces oiseaux-là ?


J’allais le savoir. Assis près de l’administrateur dans son bureau, voici ce que je vis et entendis :