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TERRE D’ÉBÈNE

séduisit le roi, S. M. Bitiki. Il devint le chef des bandes de Bitiki. Cela fait, il envoya le roi se promener à sa place sur la route de Gold Coast. Puis il fit avancer le trône et s’assit dessus. C’est alors que les nègres en virent de belles !

Il mit d’abord la main sur les États qui l’entouraient. Cela fit le royaume de Ouassoulou, dont il se nomma roi. Deux fois roi et plus crapule que jamais ! Il paraît même que Samori ne mangeait pas seulement « qu’un petit peu de papa et de maman ». Il avalait tout ! Comme il avait grand’faim, le deux fois roi traversa le Niger. Il entra au Mandingue. Là il dit : « C’est moi l’empereur ». Les festins redoublèrent.

Borgnis-Desbordes, Frey, Boylève, Combe marchèrent tour à tour contre cet homme au formidable appétit. L’autre tirait sa fourchette du jeu. On le repoussait de Kita à Bamako, de Bamako au Bakoy, l’Almami, car l’Almami c’était lui, surgissait toujours.

Péroz, Humbert, Archinard s’en mêlèrent. Chassé de ses États, il alla se proclamer roi à Kong, et choisit le Lobi pour se ravitailler en viande ! Braulet le suivit avec une mission. Il massacra la mission et peut-être bien Braulet. Caudrelier le força dans la forêt. Bref, il tomba dans les deux mains du capitaine Gouraud. C’était le temps où Gouraud avait deux mains !