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VII

C’ÉTAIT ENTRE 1880 ET 1900

Soudan !

Dans cette brousse, il vous vient subitement une pensée. Le paysage, les indigènes, cela disparaît un moment à vos yeux. Un écran s’interpose entre vous et cette réalité. Et sur l’écran, on voit :

La conquête !

Les shakos ! les couvre-nuques ! les soldats de France !

Écrasée, entre ce soleil qui fore et cette terre qui brûle, la colonne conquérante avançait…

Cette route ? Elle l’a tracée. Les pioches frappaient, les pelles déblayaient, la sueur coulait. Sous quarante degrés la peau était gercée, les lèvres coupées comme par le froid. L’harmatan, le vent du Soudan, soufflait et séchait la rosée sur les muqueuses.

On se rappelle que dans l’illustre Kayes, on vous a dit : « Tenez ! voilà la chambre d’Archinard ». C’était un clapier. Qu’à Kita, on vous a montré un poulailler : « Tenez ! c’est la demeure