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TERRE D’ÉBÈNE

bas, au nom de l’histoire, de la médecine, du politique, de l’économique, de la société, du colon, de l’or, du Niger, de la Seine et du Congo. Sous le titre : « Ceux qui ne répondront pas à Albert Londres », de rigoureux logiciens ont fait défiler dans un cadre endeuillé le nom des colons, des fonctionnaires, des commerçants morts l’année 1928 sur le territoire de l’Afrique Occidentale Française, cela afin de prouver irréfutablement au pays que j’avais le nez au milieu du front, le cœur dans un bocal de vitriol, la langue chargée de mauvaise foi et que tout allait bien là-bas ! Des lettres apportées par les derniers courriers m’annoncent la formation, en Haute-Volta, d’une nouvelle croisade. Des hommes se lèvent de toutes parts au cri de : La routine le veut ! et s’apprêtent à marcher, non plus contre les musulmans, mais contre l’Iroquois, chacun se disputant l’honneur d’être le premier à lui casser congrument la figure. En attendant et pour me faire prendre patience, on traîne mes quatre-vingt-deux kilogrammes devant les tribunaux.

Cela n’est rien.

Rien.

Les journaux coloniaux n’inondent pas le pays, ils imbibent seulement leurs abonnés. Était-ce suffisant pour créer un irrésistible courant ? Pas tout