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V

TARTASS OU LE COIFFEUR À PÉDALES

— Eh ! bonjour ! monsieur le nouveau ! Je suis Tartass. Vous ne pouvez vous présenter chez le gouverneur avant de passer par mes mains. Regardez-les, touchez-les. Elles sont expertes et douces. Pas de gerçures, un peu larges peut-être, mais j’ai tant travaillé ! Et les ongles si propres ! Je suis Tartass. Un petit coup de tondeuse dans le cou, une légère promenade de mes ciseaux autour de vos oreilles, voilà qui vous change un homme et vous le rend agréable à contempler. Je vous le dis, je suis un type. On n’en verra pas deux comme moi dans le Soudan. M. Armand Fallières, mon pays, le sait bien. Je le lui ai écrit. Je suis de Mézin. Tartass et Fallières sont nés à Mézin. On y fait des bouchons, des gros pour les carafes, des moyens pour les bouteilles, des petits pour les flacons. Tout ce qui vient de Mézin surnage. Ah ! je suis content ! content !

J’ai une caboche, moi, vous savez, et quelle volonté ! Pas instruit peut-être. Pas aussi raboté