pour la hauteur. C’est un territoire de cinq millions de kilomètres carrés.
L’Aef commence à l’équateur et se termine au diable noir, mangeant le cœur de l’Afrique.
Il y a de quoi se promener !
Les historiens disent du pays qu’il se présente en forme d’auge. Le mot chaudron lui irait mieux.
On y mijote. On y est sur le gaz comme un morceau de gîte à la noix dans son pot-au-feu. Le diable peut venir vous tâter du bout de sa fourche, on n’est jamais assez cuit ! On cuit le jour, on cuit la nuit. En sortant de là, on pourra toujours se mettre dans une presse à viande, ce n’est pas le sang que l’on rendra qui fortifiera les anémiques !
De quoi se plaint-on ? L’Afrique ne prend personne de force. Aucune sirène, sur ses côtes, ne vous appelle. Pas de ports naturels et la barre vous repousse. Les piroguiers ont beau chanter :
C’est nous les forts garçons
Les maîtres de la barre,
Avançons, avançons…
La pirogue recule.
Faisons aller nos bras
On l’aura, on l’aura,
À l’aide nos fétiches !