L’exploitation des terres n’est pas organisée ? On l’organisera. Nos méthodes de travail sont mauvaises ? On les rectifiera.
Cela coûtera de l’argent ?
Beaucoup. Mais que diriez-vous d’un semeur qui, au lieu d’ouvrir sa main la fermerait sur ses graines de peur d’en laisser tomber une ? Nous sommes ce semeur. Le sol colonial n’a pas encore gagné la confiance des capitalistes. Ils maintiennent leurs écus au-dessus des terres brûlantes. Peut-être craignent-ils qu’elles ne les leur fondent aussitôt.
Anglais et Belges n’en sont plus à ce stade. Leurs colonies prospèrent. Les nôtres… attendent.
Il faut aussi sauver le nègre.
Pour sauver le nègre, l’argent est nécessaire.
Le moteur à essence doit remplacer le moteur à bananes.
Le portage décime l’Afrique.
Au siècle de l’automobile, un continent se dépeuple parce qu’il en coûte moins cher de se servir d’hommes que de machines !
Ce n’est plus de l’économie, c’est de la stupidité.
Deux millions six cent mille noirs de l’A. O. F. ; plusieurs centaines de mille de l’A. E. F. ont quitté le territoire français. Sans doute avaient-ils leurs raisons ? Ces raisons ne sont pas mystérieuses. Les noirs ont fui nos méthodes de travail.