Page:Londres - Terre d'ébène, 1929.djvu/242

Cette page a été validée par deux contributeurs.
240
TERRE D’ÉBÈNE

sentier appelé route des caravanes et réunissant le fleuve Congo à l’Atlantique. Marchand le prit lors de sa grande affaire !

Du Mayombe, il restera trois cent deux kilomètres avant de gagner Mindouli, tête de l’autre tronçon de chemin de fer. Là, nous trouverons soixante kilomètres de voie privée appartenant à la compagnie des mines, ces soixante kilomètres nous conduiront à la borne 65, où, de Brazzaville, la colonie a fini par amener son rail.

Six heures du matin. Mes vingt-sept Loangos sont là. Le tirailleur leur sert du mil dans leur calebasse. Ils ne sont pas grands, pas forts. C’est moi qui devrais les porter ! Ils chargent les caisses de conserves sur leur tête, ils présentent le tipoye. C’est la première fois que je monte dans un instrument de cette sorte. J’ai tout de suite la sensation que ce n’est pas un lit de roses. Les porteurs posent le brancard sur leur tête. Je comprends pourquoi ces hommes ont été choisis de petite taille : c’est pour éviter le vertige aux clients ! Et les voilà qui trottent. Quant à moi, assis au-dessus d’eux, dans mon bain de siège, mes jambes pendent comme celles d’un pantin et mon torse, de haut en bas, s’anime comme un piston en folie. Heureusement qu’il ne me sera pas interdit de me servir de mes pieds !

Mon équipage arrive à la « Machine ». Mes vingt-sept compagnons inconnus se casent comme