Page:Londres - Terre d'ébène, 1929.djvu/187

Cette page a été validée par deux contributeurs.
185
TERRE D’ÉBÈNE

Samba ne répondit rien. Il s’étendit sur la terre. On le fit emporter au campement.

Le capita Poincaré s’approcha du patron :

— Missié, cria-t-il, moi vieux serviteur, moi bon capita, augmente-moi.

— Mon cœur va saigner, Poincaré, si tu me demandes encore une augmentation ; mon cœur n’est pas content de payer tant d’argent.

— Mais toi ? content de Poincaré ?

— Tu es trop fort pour moi, tu auras cinquante francs de plus.

On s’assit derrière la table. La nuit était venue. Deux lampes-tempête éclairaient.

— Je dois vous prévenir, monsieur Bernard, dit le chef de chantier, que le commis de l’administrateur est venu, voici dix jours, se faire régler les impôts des hommes.

— Quoi ? fit Bernard. Il n’a pas le droit ! Et vous avez payé ?

— Oui.

— Vous avez eu tort. Ces hommes ont déjà dû verser leur impôt au chef de canton. Ainsi, ils l’auront payé deux fois. Que vont-ils toucher maintenant ? Enfin, c’est fait. Poincaré, explique-leur que le commandant est venu encaisser leur impôt et que nous allons retenir cette somme sur leur mois.

Poincaré palabra.