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TERRE D’ÉBÈNE

— Golt a trouvé. C’est de l’or. Moi seul connais l’endroit. La famille de Golt, un jour, recevra une lettre de Séri. Elle sera riche, elle aussi ! Il m’a laissé l’adresse.

De la poche de sa chemise, il retira un sale papier, le dernier écrit du mort ; on y lisait dessus le nom d’une lady, et celui d’une rue à Manchester.

— Savez-vous, père Séri, que la colonie peut vous rapatrier ?

— Les missionnaires ne rentrent jamais. Laissez-moi finir la chaise longue et vous me verrez repartir. Golt, en mourant, m’a dit : « Vas-y, là-bas ! »

— C’est loin ?

— C’est où il y a de l’or. Mais cela me regarde seul. Et vous ? Comme ça, vous allez à Céchi, chez les coupeurs de bois ? En voilà qui devraient apprendre leur métier… Il y a de tout, parmi eux : des écrivains, des anciens jockeys, mais pas de coupeurs. Ils ne connaissent rien à la bille, rien. Ils tranchent un arbre à sept mètres de haut, pourquoi ? Ce n’est pas le haut de l’arbre qui est beau. C’est le pied. Le bois est dans le pied. Ils gaspillent la forêt. Un noir vient et leur dit : « J’ai trouvé cinquante acajous. » Ils saccagent tout le reste pour avoir les cinquante acajous. Ça va vite à tomber une forêt séculaire ! C’est un