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TERRE D’ÉBÈNE

« Ya-ho ! Ya-ho ko-ko ! » et même « Ya-ho ! Ro-ko-ko ! »

Dans l’effort, les hommes-chevaux sont tout en muscles. Ils tirent, tête baissée. Une dégelée de coups de manigolo tombe sur leur dos tendu. Les lianes cinglent leur visage. Le sang de leurs pieds marque leur passage.

C’est un beuglement général. Une meute à l’ouverture du chenil. Piqueur, valets, fouet, aboiements.

Un homme blanc ! Il reste béat de ma présence. Je vais à lui.

— La vie de la forêt m’intéresse, dis-je. J’ai voulu voir le travail du bois.

Et je me présente :

— Londr… !

— Martel, répond-il.

Il était maigre, harassé ; il avait vingt-six ans. Ses yeux luisaient comme à travers les orbites d’un crâne. Un sifflet à roulette pendait à sa ceinture. Il suait de partout.

— Quel métier !

Il fit :

— C’est un métier de bagnard. Cependant, on tient ! On se rattrapera pendant le congé !

— Encore loin ?

— Plus que huit mois ! Eh bien ! allez-vous tirer ?