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TERRE D’ÉBÈNE

— C’est vrai ! dis-je. Nous sommes là à traiter nos petites affaires… Dis au roi que je le remercie et qu’il est un chic type.

Le chef de l’eau parut content. Il grogna aimablement. Un coup de balafon !

— Qu’il fait chaud ! m’écriai-je.

— Quittez votre veste, me dit Xavier.

— Es-tu fou ? Chez le roi ?

Cela se faisait, paraît-il. J’enlevai ma veste.

Depuis un moment, le Binda Naba, assis devant un tambour, promenait son pouce sur la peau de bœuf, et cela rappelait le bruit du passage d’un autobus.

— Pourquoi fait-il cela, Xavier ?

— Il imite le rugissement du lion.

— Est-ce pour me faire partir ?

— C’est pour te faire honneur.

— Demande au roi s’il voudrait venir à l’exposition coloniale à Paris ?

— Il dit qu’il n’a pas le droit de quitter ses États, mais que l’année dernière il est allé à Dakar et qu’il a plu tout de même et que, par conséquent, il irait bien à Paris.

— Dis-lui qu’il est un grand psychologue.

Xavier traduisit. Le Morho Naba parut moins souriant.

— Que lui as-tu dit ? Il n’a pas l’air content.