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TERRE D’ÉBÈNE

disons cette épreuve, mais sommes-nous toujours là ?

Soronés et musiciens ne quittent pas Sa Majesté. Ils sont, jour et nuit, attentifs à ses gestes. Personne ne parle. On ne doit élever la voix en présence du roi. Profondément inclinés, tous reçoivent ses ordres. Si le roi boit, les soronés se frottent bruyamment les mains, et la musique joue. S’il tousse, s’il se mouche, s’il éternue, s’il crache, si son estomac, remontant jusqu’à sa gorge, exprime le contentement d’un trop bon dîner, les soronés font claquer leurs doigts et les violons l’accompagnent !

Ainsi jusqu’au soir… Au coucher du soleil apparaît le Baloum Naba, grand intendant, porteur d’une calebasse. Incliné devant la porte du palais, il vient offrir une libation d’eau au gri-gri royal. Puis il allume le feu de la nuit.


Trois heures moins le quart. Xavier, l’interprète, n’est pas là. Pourvu qu’il n’ait pas rencontré le revenant de son père ? Le Morho Naba m’attend. Il a fait acheter du dolo au marché, en mon honneur. Xavier n’est pas là. Trois heures. Je pars seul.

Mettre les colonies en valeur ? Je le veux bien ; mais, en certains endroits, il faudrait commencer par le commencement. Ici, par exemple, on ne