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TERRE D’ÉBÈNE

Larallé Naba, chargé de choisir les victimes destinées aux sépultures royales. Je me cache derrière un manguier. Le Ouedranga Naba, écuyer personnel.

La cour est passée. La poussière retombe. Qui vient, piquant un brillant cent mètres ? Encore un qui n’était pas prêt au moment du départ ! Comme il court ! Rien ne le gêne, pardi ! en dehors de son boubou. C’est le Kamoro Naba, le grand eunuque. Le feu est-il au harem ?


Naba Kôm n’est pas un roitelet. C’est le dernier empereur d’Afrique. Sur trois millions d’habitants au pays Mossi, quinze cent mille le suivaient. L’étiquette de sa cour est rigoureuse. Le matin, à sept heures, un coup de fusil ; le Morho Naba se réveille. S’il ouvre l’œil plus tôt, tant pis pour lui, il restera couché. Soronés, femmes et nabas accourent. Tam-tam. En musique, il revêt une robe rouge et, prestement, quitte le palais. Le Ouedranga Naba, son écuyer, tient un cheval par la bride, tout sellé. Sa Majesté se précipite sur la bête en criant : « Je veux aller à Lâ ! Je veux aller à Lâ ! » Sa première femme, la Pugtiema, lui tend une corbeille, son ravitaillement jusqu’à Lâ. Mais le Kansoro Naba s’approche (je ne saurais vous dire ce que fait ce naba, je l’ai