Page:Londres - Terre d'ébène, 1929.djvu/134

Cette page a été validée par deux contributeurs.
132
TERRE D’ÉBÈNE

Face à face, ils frottent leur front dans la poussière, puis, les coudes écartés et les pouces en l’air, ils frappent le sol de leurs avant-bras, non par trois fois, comme on a voulu me le faire croire, mais pendant une minute, montre en main ! Ils font poussi-poussi !

Et les mariages ? Il en est de toutes les sortes.

Il y a le mariage des filles nées chez un naba. Elles sont les propriétés de ce dernier. Enlevées à leurs parents, dès qu’elles peuvent rendre un service, le naba les confie à ses femmes. Ce sont les fiancées du chef, sa petite monnaie, si l’on peut dire, qu’il distribue comme pourboire aux passants sympathiques.

Il y a le mariage de la fille donnée par ses parents, tout comme les fermiers chez nous donnent des poulets à leur propriétaire. Dans toute l’Afrique, la femme n’a d’autre valeur que celle d’un objet. On ne lui reconnaît aucune volonté. Elle est promise dès sa naissance et même avant. Une hospitalité reçue, une dette à rembourser, une soirée où le père a bu trop de dolo (bière de mil) décident de son avenir. À douze ans, elle est envoyée sans autre forme au domicile de celui qui l’a gagnée. Il est parfois plus vieux que le père.

Il y a le mariage par succession. Le chef de famille meurt, ses femmes suivent le sort de ses autres biens. Elles vont à qui vont les vaches. Si