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XV

AU PAYS DU POUSSI-POUSSI

Ouagadougou !

Tenez ! je préférerais ne pas vous parler de cette ville. Les hardis bâtisseurs à qui nous la devons ont supposé qu’il y aurait cent mille habitants, un jour, à Ouagadougou. Deux cent mille, peut-être ? Le Français voit petit ? En France, certainement ; en Afrique, il se rattrape.

Ce n’est pas une ville, c’est un champ de manœuvres. On l’imagine très bien en proie à des charges de cavalerie. Les chevaux, d’ailleurs, même coiffés d’un casque, n’arriveraient jamais au bout de l’avenue : ils s’abattraient au milieu, les flancs palpitant comme un soufflet.

C’est là-dedans que vous devez circuler.

Quand je dis que l’on circule à Ouagadougou, je me moque de vous. Trois cents Européens l’habitent, m’a-t-on dit. Où étaient-ils ?

Plus large, plus longue que les Champs-Élysées, une allée coupe en deux la brousse brûlante.