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TERRE D’ÉBÈNE

Il en est même une qui sert une rente à la France !

Ceci dit, reprenons.

Nous sommes pour l’instant en Afrique Occidentale Française. Huit colonies. Chacune a son budget. D’où vient l’argent ? De l’impôt que verse chaque nègre et des droits de douane que paye tout le monde. Exemple : le Dahomey, le plus petit morceau de cette galette, avoue cette année soixante-deux millions de recettes. On lui abandonne vingt millions pour ses besoins. Dakar (le gouvernement général) prend quarante-deux millions. Même procédé pour les sept autres tranches.

Les colonies ne sont pas contentes. Elles ont bien raison. Elles disent qu’elles sont les premières à connaître leurs besoins. Le Dahomey affirme qu’avec l’argent qu’il envoie à Dakar les Dahoméens pourraient s’offrir de beaux wharfs, des kilomètres de chemins de fer et des installations définitives. Ainsi parlent le Soudan, la Haute-Volta, le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Niger, la Guinée. Quant à la Mauritanie, elle ne parle pas, elle court !

Dakar prend donc l’argent :

Dakar explique son appétit par un principe. Chaque colonie, dit-il, est solidaire des autres. Avec l’argent du Dahomey, je ferai en Haute-Volta des travaux qui serviront le Dahomey.