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TERRE D’ÉBÈNE

un chaland la nourriture, la boisson et les ustensiles dont les blancs, d’ordinaire, se servent pour manger.

Tout alla très bien. Mme Herriot, malgré notre avis, se baignait dans le Niger, alors on était en armes pour surveiller les caïmans. L’après-midi, on jouait au poker et, cette fois, on se surveillait mutuellement. Henri Béraud, en souvenir d’un tumultueux passé, m’ayant, à mon départ, fait don d’un phonographe, les soirs on écoutait le phonographe. C’était l’entente. Tout juste si l’on ne s’embrassait pas avant d’aller au lit.

Les chalands restèrent à Kabara. La caravane Herriot-Morand monta à Tombouctou. Puis elle en redescendit tandis que j’y demeurais. Elle emmènerait son chaland. Le mien m’attendrait. Au revoir ! Au revoir ! Bonne route de retour ! Bonjour à Paris criai-je à ces parfaits compagnons de huit jours, jusqu’à ce qu’ils eussent disparu derrière les arbres cure-dents.

Tombouctou m’occupa. Du cadi au cimetière, des nomades aux sédentaires, du désert aux ruelles, du soleil à la lune cela dura bien des jours. Enfin, un après-midi, le petit cheval réapparut. Il était même toujours aussi arabe et aussi fringant ! C’était l’heure de reprendre mon pied-la-route.

J’arrive à Kabara. Le chaland est là. Un sous-