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PÊCHEURS DE PERLES

Un homme finit par apparaître à un balcon de bois.

— Bonjour, Malamer !

— Qui êtes-vous ? demanda l’homme, répondant en français.

— Descendez, vous le verrez.

Sur ses pieds nus, un falot à la main, Malamer s’encadra dans sa porte.

Mon compagnon était vêtu à l’arabe. Quant à moi, sans une culotte de coureur à pied, j’eusse été dévêtu.

— Non ! fit Malamer, je ne vous connais pas ! Chérif Ibrahim dit son nom de sa voix discrète.

— Ah ! mon ami, et votre barbe ?

— Les modes changent, Malamer.

— Et l’autre ? demanda-t-il en me désignant.

— Ce n’est rien !

Et du même ton qu’il aurait dit : « Que vous emporte le diable ! » il fit : « Eh bien ! entrez ! »

Ah ! oui ! M. Malamer vendait des boyaux ! Une odeur d’intestins confits, confits dans leur jus naturel, imprégnait, doux parfum, les murs gluants de la demeure. Un grand émoi s’empara de mon gosier. Et puis, quoi ! ne faut-il pas que chacun vive ? Parlons d’autre chose. Mais plus jamais je ne mangerai de saucisses de Francfort !

Le protégé français posa son falot sur une table. Il possédait des chaises. On s’assit. Ainsi nous