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PÊCHEURS DE PERLES

n’appartiendra à l’Angleterre, et tout, jusqu’au fond des mers, dépendra de ses hommes masqués. Malheur au petit oiseau qui folâtre d’aventure dans ce ciel oriental ! Fonçant sur lui, la nation qui plane le secouera jusqu’à la dernière plume de son plumage !

Philby avait commencé sa remarquable vie au service du gouvernement des Indes. Comment des Indes, glissa-t-il vers les pays arabes ? Seule l’occasion d’une pente irrésistible pourrait sans doute l’expliquer. Pendant la guerre, on le trouve déjà en Mésopotamie dirigeant les finances. À cette époque, l’Angleterre jouait grosse partie en Orient, créant un royaume : le Hedjaz ; un roi : Hussein ; promettant aux fils de ce roi : Damas, Bagdad, Amman. Elle levait déjà la main pour montrer à tous la carte imbattable, quand Philby, surgissant du cœur de l’Arabie, dressa devant elle sa tête de Méphisto et lui dit : « Tu te trompes, ta carte ne vaut rien ; l’atout, le voici ! » Et de sa poche il sortit un émir qui vivait en contrée inconnue et dont personne, dans le reste du monde, n’avait entendu parler : Ibn Seoud, du village de Riad. Alors, M. Saint John Philby fut