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PÊCHEURS DE PERLES

un jobard qui ne veut considérer les choses que lorsqu’elles sont officiellement enregistrées. À mes premiers pas, mes yeux s’étaient ouverts. Ainsi, pour débarquer dans ma fameuse île Bahrein, si jamais j’y arrivais, il me faudrait la permission de l’Empire britannique.

— Eh ! dis-je, l’île est indépendante. Je me suis renseigné ; elle appartient à un cheikh arabe. Je sais même son nom, que j’ai appris par cœur et que je répète chaque matin : c’est le cheikh Hamad bin Isa Al Khalifah.

— En êtes-vous sûr ?

— Il a cinquante-cinq ans, un frère poète, un faucon de quatre mille roupies, un lévrier bleu et quatre femmes couvertes de perles.

— Il vous faut, monsieur, le visa anglais. Ne m’avez-vous pas dit aussi que vous iriez aux pêcheries de Doubai ?

— Si fait.

— Doubai est sur la côte des Pirates.

— Exactement, monsieur.

— Alors, il vous faudra la permission de l’Empire britannique.

— Celle des pirates me suffira peut-être ?

— Non point. Les pirates quand ils sont de bonne humeur, ne laissent approcher que les voyageurs recommandés par l’agent spécial de S. M. George V.