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Lou-Lou !

Lou-Lou veut dire perle en arabe.

Dans les souks, à Djeddah, les marchands de lou-lou se distinguent entre tous, tranchant crûment sur le fond bédouin et le reste de la racaille. On les prendrait, en allant vite, pour des courtisans d’antichambre royale. L’agal doré, réservé aux seigneurs, est leur coiffure ordinaire. Groupés devant deux ou trois boutiques qui ne sont pas les leurs, ils semblent réunis là plutôt pour causer des affaires du royaume que pour attendre une vile clientèle. On peut remarquer que les poules et les chèvres rôdent autour de leur manteau en poil de chameau. De là à penser que ces animaux qui, d’ordinaire, ne mangent que de vieux papiers, furent astucieusement dressés pour avaler les lou-lou traînant à l’abandon, il n’y a qu’un pas !

Abdallah Kafir ben Ibrahim, en dépit de son nom sans fin, n’est qu’un pêcheur de perles. Il guette notre arrivée au milieu des marchands. C’est